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Description

La nouvelle institution de Chandieu est une réponse à la fois urbaine et sociale à un lieu dont la vocation industrielle avait bloqué un développement paysager que la période d’après-guerre avait déjà appelée de ses vœux. Ici le projet s’affiche comme étant une espèce de couture empathique, reliant le parc Trembley à celui de Beaulieu. Le « bâtiment-navire » qui s’y installe en limite de parcelle par un allongement de la programmatique dévolue au quartier, est accompagné par un dessin de sol qui devient un enjeu de projet pour cette portion de « ville verte ».

A la manière d’une construction enfantine dont elle serait la métaphore, l’agrégation toute en subtilité des fonctions s’inscrit dans le lieu avec un jeu de volumétries qui animent la dimension de l’édifice. Des percées visuelles aussi bien urbaines qu’internes permettant d’offrir les porosités nécessaires à la figure toute en longueur de l’objet. La manière de circuler, tout comme celle d’enseigner, adopte une rhétorique faite de proximités, d’affinités programmées, de captages du regard et de la lumière.

L’expression architecturale renvoie également à l’image navale chère aux modernes, avec une « ligne de flottaison » horizontale qui démarque en deux couleurs et matières, le monde de la collectivité de celui des activités scolaires : à celui-ci le blanc immaculé de la façade, à celui-là un socle en béton teinté aux connotations terreuses comme pour mieux l’ancrer dans le paysage. Cette dichotomie compositive, cette écriture assez codifiée qui exprime souvent l’intérieur, renvoie à des référents méditerranéens auxquels les auteurs sont intuitivement parfois redevables.

Philippe Meier